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Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/119

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D’UNE PARISIENNE

La jeune femme relève la tête, me toise un instant. L’examen est sans doute favorable, elle reprend d’un ton moins sec :

— Ces messieurs sont absents, je vous dis vrai, mais, seraient-ils là, qu’ils ne recevraient pas.

— ??

— Sans doute, et vous devez comprendre pourquoi ils condamnent obstinément leur porte et se murent chez eux.

Mon interlocutrice baisse la voix et un peu de rouge colore son front pâle.

Mme Deibler peut-être ?

— Oui, madame, répond la jeune femme, qui se ressaisit pour renier ce mouvement de faiblesse, je suis madame Deibler ; si vous voulez me dire ce qui vous amène jusqu’ici, peut-être pourrai-je…

— Assurément. C’est au sujet de la démission…

— La nouvelle est exacte. M. Deibler est très âgé, c’est un vieillard, il a 76 ans, quarante ans de loyaux services ; il éprouve le besoin de vivre tranquille.