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Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/289

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D’UNE PARISIENNE

bouche en bouche, les journalistes se précipitent chez elle pour l’interviewer, les dessinateurs pour croquer sa silhouette ; demain les photographes réclameront comme une faveur la permission de la placer devant leur objectif.

C’est la notoriété… presque la gloire.

— Hélas ! C’est bien ce qui m’effraie, me dit la mère, qui rayonne de bonheur, mais qu’une nuance d’inquiétude oppresse.

— Cependant, ne puis-je m’empêcher d’observer, cette carrière n’a rien de si terrible, et les bravos…

Sont mêlés bien de douleurs, à bien de larmes, j’en sais quelque chose, et c’est pour cela que j’ai peur…

Mme Piérat est, en effet, une ancienne pensionnaire de l’Odéon ; elle aussi passa par le Conservatoire, elle connut ces joies du début que l’avenir parfois ne ratifie pas.

J’ai été reçue dans le salon de l’appartement habité par les dames Piérat, un coquet boudoir encombré de bibelots anciens, de biscuits de Sèvres et de bronzes d’art. Un souriant portrait