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Page:NRF 17.djvu/46

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40 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Kotchkariov. — Passez-moi le mot, une canaille fieffée.

Jévakine, haut. — Ah, pardon, je ne vous ai nullement demandé de dire ça ! Glisser quelques mots en ma faveur, me louer un peu, c'est une autre affaire. Mais me draper ainsi ; gardez ça pour un autre. Moi, je n'en suis plus !

Kotchkariov, à part. — Comment a-t-il pu se glisser ici ! (A Agâfia Tîkhonovna, à mi-voix.) Voyez-le ; il tient à peine sur ses jambes. Il fait chaque jour des zigzags pareils. Envoyez-le promener, et que ce soit fini. (A part.) Ce Podkolièssine qui ne vient toujours pas ! Quel homme abominable ! Je lui revaudrai ça. (Il sort.)


Scène X

Agafia Tîkhonovna. Jévakine

Jévakine, à part. — Il avait promis de me servir et m'a desservi. Drôle d'homme ! (Haut.) Mademoiselle, je vous prie de ne rien croire...

Agafia Tîkhonovna. — Pardon, je me sens mal à l'aise. J'ai mal de tête. (Elle veut sortir.)

Jévakine. — Peut-être, mademoiselle, quelque chose vous déplaît-il en moi ? N'accordez pas d'importance, je vous prie, à cette légère calvitie que j'ai ; c'est à la suite d'une fièvre ; mes cheveux repousseront incessamment !

Agafia Tîkhonovna. — Ça m'est fort égal ce que vous pouvez avoir.

Jévakine. — Mademoiselle ... quand je mets un frac noir mon teint s'éclaircit. . .

Agafia Tîkhonovna. — Tant mieux pour vous. Adieu ! (Elle sort.)