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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/194

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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

Je le sais, moi ; mais je n’aime pas le fumier, je t’en préviens.

LA COMTESSE.

Servons-nous de Joujou ? il est discret.

LA MARQUISE.

À la bonne heure ; mais je répugne à mettre un enfant dans une pareille confidence.

LA COMTESSE, s’impatientant.

Ah ! tu es la femme aux obstacles !

LA MARQUISE.

Pourquoi n’emploierions-nous pas Philippine ? elle vaut Joujou pour la discrétion : d’ailleurs je saurai bien la forcer à se taire ; car si l’on peut faire ressource de l’âne, elle en tâtera, je te jure, tout comme nous.

LA COMTESSE.

C’est cela. — Comme il faut amener la chose, j’imagine un expédient. Agitons la question devant elle : je serai pour la possibilité ; toi pour le contraire ; et nous ferons une gageure dont le gain sera pour elle ?

LA MARQUISE.

L’idée est excellente : ce sera la lier par un premier intérêt ; l’autre ira de suite… Je la connais.

(Elle sonne. Joujou paraît.)

La