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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/224

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LE DIABLE AU CORPS.

LE TRÉFONCIER.

Hola, hé ! ma reine : vous m’estropiez…

(On lui rend son doigt.)
LA MARQUISE, avec un profond soupir.

De ma vie je n’en avais autant éprouvé. Dieux ! quel homme ! Il faut qu’il ait un talisman pour cela. Mais c’est comme un songe !

LE TRÉFONCIER, voyant qu’Hector
crache, s’essuie et se lave la bouche.

J’ai du penchant à croire plutôt qu’il y a eu quelque réalité. Je suis d’avis, Hector, qu’il faudrait ne laisser à Madame aucun doute ; et pour cela… recommencer.

HECTOR, avec feu.

Ah ! de toute mon ame.

(Il y procede.)
LE TRÉFONCIER.

De toute son ame ! Il est tout sentiment, ce garçon-là… Cela me remue, moi, cela… je vous le disais bien. Et la grace qu’il y met ! Oui, si j’avais été femme, j’aurais été folle d’un frippon tel que lui.

(Comme la Marquise, avec l’air de la distraction, porte la main à la culotte du Comte, badine avec les boutons, les défait, écarte le linge, et parvient enfin au nud, il ajoute :)


Fort bien ! j’ai mon rôle aussi : cela n’est pas malheureux.