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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/243

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LE DIABLE AU CORPS.


d’un dîner. — Parbleu, mon petit ami, (dit alors mon homme) Brigitte a laissé bien à-propos, sous notre main, de quoi prendre un peu du poil de la bête. — Ce fut son expression.

LA MARQUISE.

Impropre, je gage ? car je vois d’ici qu’on visait une bête qui, probablement, n’en avait point encore.

HECTOR, souriant.

Vous êtes si pénétrante, Madame, qu’il n’y aura pas moyen de rien vous déguiser. — À peine j’ai goûté d’un peu de raisinet et d’un vin passable, que le gracieux Chanoine me prend entre ses jambes, et me dit d’un ton goguenard : — Eh bien ! Cascaret ? causons un peu nous deux. (Cascaret est le surnom ridicule qu’on avait eu l’impertinence de me donner dans la boutique.) — Vous me faites bien de l’honneur, M. le Dru.

LA MARQUISE.

C’est le nom du Chanoine, apparemment ?

HECTOR.

Oui, Madame. — Es-tu déja bien savant dans ton métier ? — Monsieur, je fais déja tout doucement l’ouvrage de la boutique : je démêle les paysans… — Tu rases ? — Pas mal. — Tu peignes fort bien une perruque, comme je vois ? — Dame ! quand c’est pour quelqu’un qui mérite qu’on y donne ses soins…