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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/244

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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

Ah petit frippon ! tu coquetais ?

HECTOR, souriant.

On veut toujours intéresser ; or, la flatterie est le moyen infaillible. — Et l’on t’apprend sans doute à faire la perruque ? — Oui, Monsieur : je ne tresse déja pas mal. — Je le crois : ils disent que tu es adroit comme un petit singe, et que tu apprends tout ce qu’on veut. — Ah ! Monsieur : c’est un effet de votre bonté. — Il faut être laborieux, mon petit ami : ne pas laisser échapper la moindre occasion d’exercer tes talens ; et, dès que tu pourras, il faut aussi, sans faire tort à ton bourgeois, t’essayer à de petites besognes qui puissent mettre un peu d’argent dans ta poche…

LA MARQUISE.

Où diantre en veut-il venir, avec cette morale ? Je pensais à toute autre chose.

HECTOR, souriant.

Ce détour, Madame, ne vous éloignera pas beaucoup de votre premiere idée. — Moi, par exemple, (continua-t-il) j’ai dessein, mon cher Cascaret, de te commander un ouvrage de ton métier. Écoute : tu sais bien que, pour exercer les jeunes fillettes à manier l’aiguille et à travailler en modes, on leur donne des poupées à habiller, à coiffer ? — Je sais cela, Monsieur. — Eh bien ! je vais te montrer une