Depuis bien long-tems la Marquise n’avait pas passé
toute une nuit sans faire un peu des siennes ; mais l’agréable
après-midi qu’elle avait eue tête-à-tête avec le
cher Hector, avait si bien calmé ses sens, que s’étant
fait mettre au lit, à minuit, par ses femmes, elle dormit
tout d’un trait jusqu’à dix heures. Philippine, la favorite,
qui avait ordre d’entrer aussi-tôt que la sonnette se ferait
entendre, parut exactement à ce signal. Il y eut entr’elle
et sa maîtresse, l’entretien qui suit :
Il faut chanter alléluia, Madame : si le régime dont vous commencez, à vivre peut durer, je vous garantis cent ans de vie et de fraîcheur.
Pourquoi cela, Philippine ?
Comment donc ! hier vous dînez seule, avec deux auteurs qui vous quittent aussi-tôt qu’ils ont pris le café ; vous aviez mangé sobrement ; vous vous êtes enfermée ensuite…
Ces deux personnages qu’on m’avait donnés pour merveilleux, m’avaient tant ennuiée !
Vous êtes bien bonne aussi de vous y laisser