Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
21
LE DIABLE AU CORPS.


l’amour-propre de Mr. Cascaret se retrouve chez Belamour ; qu’il ne pardonne point encore à la blonde, et que, d’ailleurs, la brune l’enchantait.

BELAMOUR.

Assez, je l’avoue, pour que je regrettasse sincèrement, dans ses bras, la petite dépense de vigueur que ma sotte curiosité venait de me faire faire avec mon camarade…

LA MARQUISE.

Voilà de l’ingratitude : fi !

(Elle sourit.)
BELAMOUR.

J’abrege, Madame. — Ainsi, dans une seule nuit, je connus ce que le faux et le vrai pouvaient donner de plaisir. Dès la pointe du jour, nous nous levâmes. Un déjeuner restaurant nous réunit tous quatre : nos luronnes firent la paix le verre à la main. Gauthier fut assez heureux pour faire agréer à sa compagne nocturne l’hommage d’un petit écu ; mais cette insigne faveur me fut absolument refusée par la mienne. Nous rentrâmes de bonne heure en ville. Je fus vivement chapitré par le bourgeois. Par bonheur, cependant, sa femme avait déja pris le chemin du marché, ce qui me sauva d’être entre deux feux ; mais je n’en fus pas quitte à l’heure du dîner… — Quelques jours se passerent sans que je pusse rejoindre l’ami Gauthier… Le pauvre diable !

LA MARQUISE.

Que lui était-il arrivé ?

  2
2..