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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/329

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LE DIABLE AU CORPS.


se faisaient, soit par hasard, soit par malice, tandis qu’on avait les yeux tournés vers l’autre lit, où l’étique amie dérobait bien plus qu’elle n’étalait des appas bien différens. — Mon Dieu ! (dit celle-ci avec une aigreur qui décelait sa sotte jalousie) tu te fais diablement fiere de tes calebasses et de tes potirons ! On voit bien à qui tu as affaire : tout le monde n’aime pas ces monceaux de vilenie… — On ne la laissa pas continuer. La meilleure enfant du monde, se voyant apostropher ainsi, m’oublie, se met sur son cul, les poings sur les hanches, rougit de colere et dit : — Parle donc, Madame Latte ! à qui en veux-tu ? songe-t-on à toi ? que chacune ici foute à son écot : fais-toi cheviller en paix ta fichue mortaise de sapin, et prends garde que ça ne fende jusqu’au nombril, comme ça l’est déja jusqu’au cul. Dis-donc, peau de chien ? si ton gars était scrupuleux sur l’article, je lui conseillerais d’y voir : il n’est peut-être pas où il croit. Mais voyez un peu cette foutue épée de Charlemagne[1] ! — Un silence dédaigneux, de la part de la blonde, et quelques mouvemens d’épaules furent toute sa replique. Nous nous entremîmes obligeamment pour que cette bizarre contestation finît ; et bien en prit, je crois, à la merveilleuse, car elle paraissait n’être, à aucun genre de combat, de la force de mon amazonne.

LA MARQUISE.

À travers tout cela, je démêle fort bien que

  1. La Nymphe avait appris, d’un laquais d’officier, que son maître nommait ainsi les femmes larges et plattes.