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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/393

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LE DIABLE AU CORPS.


t-elle capable de cette abstinence spéculative ? ou cédera-t-elle à l’effervescense de son sang ? c’est ce qu’il faudra voir. — Comme ces Dames traversaient, pour se rendre à la salle à manger, une piece dont les croisées sont ouvertes, elles voient le Suisse parlant à quelqu’un à la portiere d’un carrosse arrêté devant la porte cochere qui leur fait face. Elles sont vues en même-tems : alors,

LE TRÉFONCIER, (le même qui a présenté Belamour)
dit très-haut au Suisse :

— C’est assez menti, camarade. Les voilà. —

(En même-tems il se fait ouvrir la portiere par ses gens, et s’élance dans la cour. Le Suisse, malgré son inflexibilité connue, ne peut s’opposer à cette brusque entrée : d’ailleurs sa maîtresse présente n’a pas l’air de désaprouver, et,

LA COMTESSE, avec un geste empressé,
dit à haute-voix :

— Oui, oui : c’est bien comme cela. Venez, Comte : arrivez. —

(Pendant qu’il donne quelques ordres à son cocher, elle ajoute :) —


Il n’est pas malheureux que nous ayons un visage masculin. Qu’en pensez-vous, Marquise ?

LA MARQUISE.

J’en suis fort aise, puisque cela paraît vous faire plaisir.

LA COMTESSE.

J’aime le Tréfoncier ; il a de l’esprit comme