point de préludes à prétention et hors de propos.
Le Tréfoncier, avec un de ses gens, tient le premier
violon : M. Georges et le Zamor de la petite
Comtesse sont au second : M, Frédéric et un musicien
se chargent des parties de flûtes. Adolph
est à la basse avec deux autres, donc l’un joue du
basson : quintes, cors et contre-basse, rien n’est
oublié. L’on exécute, avec goût, chaleur et précision,
une superbe symphonie de Hayden. —
Pendant ce début, la Comtesse et la Marquise,
seules sans occupation, s’entretiennent à voix
basse sur le chapitre des nouveaux venus et sur
celui d’Adolph. Puis, elles se moquent un peu
de la bizarrerie de leur ami, qui donne un concert
en regle pour les murs de sa salle. Cette idée
est assez naturelle à des Françaises qui, bien
qu’aimant la musique et la possédant, ne sont
pas assez enthousiasmées de cet art pour sentir
que ceux qui en ont la passion, s’occupent peu
du spectacle et des applaudissemens ; mais goûtent
tout entier le plaisir que leur exécution donnerait
à la plus brillante assemblée. Les amies, enfin,
se perdent dans le calcul des suites qu’aura cet
étrange commencement de fête. La Comtesse dit
que tout cela est fort bien, pourvu qu’il n’y en
ait pas pour plus d’une heure. — La Marquise
lorgne avec agitation le bel Adolph, pour lequel
on lui a monté la cervelle, et qui lui paraît, en
effet, être la piece-à-choisir de cette coterie
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LE DIABLE AU CORPS.