Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/428

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
LE DIABLE AU CORPS.

LA COMTESSE, a très-bien
saisi cette espece de préférence, et s’adressant à M.
Frédéric d’un air gai :

À vous, Monsieur : car, nécessairement, vous aurez aussi quelque galanterie à nous déclamer ? et le débit de votre harangue (que je vous prie d’amplifier tant soit peu) nous donnera le tems d’improviser un beau remerciement en style académique.

M. FRÉDÉRIC.

Pardon, Madame : je ne suis point orateur ; mais trouvez bon que je pense beaucoup… et me taise. —

                  (La Comtesse a lieu d’être très-flattée de la mine avec laquelle cela vient d’être dit. Elle fait à son laconique interlocuteur un sourire charmant, et se retournant avec vivacité vers son amie, elle lui dit, à l’oreille, quelque fadaise badine qui donne lieu, pour un petit moment, à une de ces pantomimes, dans lesquelles les femmes savent mettre, sans paraître y songer, tant d’art à développer les graces de leurs mouvemens et le jeu de leur physionomie.

Tout s’apprête en un moment pour le concert. M. Georges prend un violon, M. Frédéric prépare une flûte : nombre de musiciens, aux couleurs du Prélat, garnissent de musique les pupitres dont le forte-piano est entouré. L’accord des instrumens est prompt et sans confusion ; car, parmi tous ces symphonistes, il n’y a pas un seul Français ; ergo

  2
8..