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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/556

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LE DIABLE AU CORPS.


prévoyait qu’à moins d’un voyage à Rome, il ne pourrait gueres être absous. Ce n’était pas trop de l’éponge du Saint-Pere lui-même, pour effacer la souillure de tant d’impuretés et d’un sacrilege.

Que serait devenu, dans sa disgrace, le pauvre Hilarion, sans l’assistance de la bonne Nicole, qui, du moins, ne l’abandonna pas tant qu’elle conserva l’espoir de tirer encore de lui quelque parti. S’il était malheureusement vrai que la nuit musulmane avait étrangement détraqué sa Révérence ; si pendant huit jours entiers le plus vivace, ci-devant, de tous les boute-joies, n’eut pas la moindre velléité de lever la crête ; cependant, les succulens potages, la volaille, le vin vieux que la sous-protectrice envoyait du château, devaient, pensait-elle, triompher bientôt de cette léthargie…

Le dixieme jour, la bienfaisante amie voulant juger du succès de ses soins, elle fut étonnée de la preuve qu’on lui donna de leur inutilité. — Comment ! un rendez-vous n’enflammait pas d’avance Hilarion ? — Non : — L’aspect de la desirable soubrette ?… — Non : et pas même la supposition obligeante qu’elle lui marquait, en

    naires en fussent très-difficiles, parce qu’elle avait eu cette fantaisie un peu tard ; quoique l’exécution les mît tous deux à la torture, on avait exigé. Cette horreur, qui tombait justement sur le nombre superstitieux de treize, causait au coupable un effroi mortel. (Note du Docteur.)