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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/557

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LE DIABLE AU CORPS.


avouant qu’elle attendait de lui quelque signe de santé. — Du moins, si elle daignait prendre la peine… — Elle a daigné la prendre : — Eh bien ? — Dans la plus jolie main, l’ignoble boute-joie a d’abord été de glace ; excité, c’est à peine qu’il s’est soulevé faiblement. — Bref : l’amour-propre se met du jeu chez la brûlante soubrette, à tel point, qu’elle veut éprouver si les dernieres ressources pourront elles-mêmes avoir du dessous dans cette affaire… Hélas ! à la suite de ces avances, que vraiment on ne risque jamais sans se compromettre, la pauvre fille a la disgrace d’être… ratée.

J’aurai peine à persuader, après ce trait affreux, que… plus tard, et sa Révérence ayant recouvré l’espoir de ne pas rester incurablement nul, il eut l’audace de demander une revanche : — Eh bien ? — On eut la complaisance de la lui accorder. La bonté des Dames est si connue ! En vain, Nicole se croyait-elle à jamais l’ennemie du faquin qui l’avait outragée mortellement ; en vain manquait-il d’éloquence pour plaider sa détestable cause, et d’attrait pour faire oublier son inexcusable faillite… il avait un avocat zélé qui paraissait à la barre avec tant d’assurance, et demandait audience avec une telle fermeté !… qu’enfin il fut permis à celui-ci d’entrer en matiere. On trouva vraiment ses raisons assez solides pour qu’on daignât s’en pénétrer. Le plaidoyer,

énergique,