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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/606

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LE DIABLE AU CORPS.


n’avoua pas notre petite dissolue au blond-ardent ! Mais la Marquise crut devoir faire mystere de son extrême-onction, et des suites, et de la scene avec Mahomet-Hilarion. Il fut enfin question des motifs pour lesquels trois personnes, qui, quoique connaissances, n’en étaient pas à voyager ensemble, de nuit, pouvaient être ainsi venues au Château :

LA MARQUISE.

Je t’avoue, ma chere, que depuis notre gageure[1], j’avais totalement oublié Mr. de Rapignac. Quant à Dupeville, depuis que je vis à la campagne, j’ignorais s’il était encore au monde.

LA COMTESSE.

La question, en effet, n’est pas bien décidée. Si on appelle vivre, aller, venir, manger, dormir, porter un habit et ne pas pourrir debout, Dupeville vit encore ; mais comme il ne vaut pas même le plus caduc des Soprani, je le dis, moi, mort et très-mort, en dépit des apparences.

LA MARQUISE.

C’est donc fait de lui ? là ; sans appel ? L’opération, dont je me souviens que tu m’as parlé, se fit donc, et…

LA COMTESSE.

L’annulla tout de bon. Au surplus je n’ai pas

  1. Voyez le 1er. Volume, page 27 et suiv.
été