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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/648

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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

Oh ! c’en est trop. Ce serment dans ta bouche vaut celui des Dieux par le Styx : je ne doute plus de rien. — Poursuis.

LA COMTESSE.

Le Prieur, assis à côté de nous, regardait. Quand nous avons fini, ne voilà-t-il pas ce merveilleux patron qui, se pavanant sur nouveaux frais, m’attire sur lui face à face et s’alonge sur le bord du siege, les jambes passées entre les miennes ! Comment se défendre de l’enfourcher ? Je le fais de la meilleure grace du monde et m’enferre sans perdre une ligne du plus formidable braquemart. Le Procureur alors, regrettant sans doute d’avoir si-tôt désemparé, puisque j’étais ainsi d’humeur à pousser plus loin les choses, se plaint qu’on l’a frustré ; son ami, par forme d’indemnité, me trousse jusqu’au-dessus des reins et lui désigne mon attrapant postérieur…

LA MARQUISE.

Voilà de l’insolence, par exemple, et tout ce que pourrait se permettre le plus effronté coureur de bordels.

LA COMTESSE.

Le trait était, je l’avoue, un peu cavalier. Mais Dom Ribaudin avait bien ses petites raisons pour se le permettre. Il savait, d’ancienne date, qu’une apostrophe à l’œillet tandis que je donne la boutonniere, ajoute toujours à mon bonheur. Nous avions travaillé