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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/649

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LE DIABLE AU CORPS.


quelquefois ensemble à trois. C’était donc en vue de m’obliger en même-tems que son ami, qu’il s’avisait de lui ménager cette consolation.

LA MARQUISE.

Je n’ai plus rien à dire.

LA COMTESSE.

Dom Procureur, d’abord un peu timide, s’avoisine cependant, caresse délicatement du plat de la main ma blanche et ferme mappemonde… Il ose même glisser un doigt furtif le long du sillon. — Eh ! vas donc, grand nigaud (lui dit alors d’une voix mâle l’impatient Prieur.) Moi, la tête perdue, je répete comme un perroquet : eh ! vas donc, grand nigaud. Je fais mieux ; suspendant un instant la cadence avec le fortuné Ribaudin, je tiens la bague immobile et livre de la sorte un facile accès. — Qu’un moine a, pour cela, d’intelligence et d’adresse ! Zest, zest, je suis empalée.

LA MARQUISE, l’imitant.

Zest, zest. Ma petite mignonne ! Mais savez-vous bien que tout cela est d’un libertinage épouvantable !

LA COMTESSE.

Attendez la fin ; vous moraliserez ensuite à votre aise. — Dom Procureur n’avait pas pensé plus que nous à fermer la porte. Or, le Cellérier et le maître des hôtes qui, pendant nos ébats, c’étaient débarrassés du reste des convives,