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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/693

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LE DIABLE AU CORPS.


parlé de quelque chose devant elle, qui, toujours attentive à mes moindres intérêts, s’est bien gardée de laisser soupçonner qu’elle y comprît rien. Elle a tout su et s’est hâtée de me prévenir. J’ai douté d’abord ; cependant, je me suis abstenu de manger de certaine croûte aux champignons, avec laquelle, en effet, j’aurais avalé la mort. Je l’ai fait éprouver ; elle était horriblement empoisonnée : j’ai pris les mesures nécessaires ; mes monstreux assassins sont au pouvoir de la justice.

                  (La Marquise et la Comtesse paraissent glacées d’effroi, et se regardent.) Dès que le Comte s’est tû, elles sautent l’une et l’autre au cou de leur ami, versent des larmes d’attendrissement, et lui donnent mille baisers. Le Comte, touché jusqu’au fond du cœur, leur rend avec usure toutes ces amitiés.

LA MARQUISE, affectée.

Eh bien, Comtesse ?

LA COMTESSE, tristement.

Eh bien, ma chere. Il est clair que nous avons eu l’une et l’autre un monstre indigne du jour, et que l’un de nos heureux aura les os brisés sur un échafaud.

LE COMTE.

Rassurez-vous, mes bonnes amies, je me suis à propos souvenu de vos relations avec l’infernal Bricon, et j’ai fait ce qu’il fallait

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