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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/715

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LE DIABLE AU CORPS.


femme des erreurs du sommeil de l’un ou de l’autre. Utile leçon pour Mde. de Fortbois, qui, dès-lors, eut soin de donner pendant le jour au déclinant époux son mince contingent, et trouva moyen de faire lit à part.

Et Belamour ? — Qu’opéraient en sa faveur les soins de l’officieux Dupeville ? — Voici ce dont il s’agissait ?

Une certaine Dlle. Julie, fille d’un riche banquier, jadis militaire, s’était fait faire un enfant dans son couvent, (il faut apparemment que cela soit pratiquable) ; sur le point d’accoucher, elle s’était laissée enlever. L’amant, jeune officier des plus pauvres, croyait bien au moyen de tout cela, s’assurer d’une honnête fortune. Mais le pere, qui n’était brin endurant, courut après ces fugitifs, et les atteignit près des frontieres. L’amant, pour lors, offrit de s’exécuter, c’est-à-dire, d’épouser, sous condition que le pere ferait un avantage considérable à Mlle. Julie : l’aigrefin n’avait pas d’autre objet. Malheureusement, celui du banquier était tout-à-fait différent ; quelqu’un qui n’avait pas le sou, n’était pas fait, selon lui, pour devenir son gendre. — Discord, mauvais propos, emportement, querelle : par malheur, le banquier avait été dans son jeune tems un très-habile ferrailleur ; de sa premiere botte il perfora de part en part et mortellement, le pauvre diable de sous-lieutenant : ce dont, à la vérité, l’instant