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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/730

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LE DIABLE AU CORPS.

(À la Marquise.)


Mais écoute ;

(Elle rit :)


il me vient une excellente idée…

(Au Comte.)


Suspends un moment, mon cher.

(Il obéit.)
(À la Marquise.)


Avance ici, mon cœur.

(Elle acheve de la délivrer du godemiché dont une attache s’était nouée ; puis elle le présente au visage du Comte, et voyant que ce qu’elle imagine peut s’exécuter, elle se met avec une envie de rire démesurée à faire au Prélat un masque de la lubrique effigie. Elle ne lui laisse que le nez de libre pour respirer ; la bouche est fermée et montre à la place une trompe défigurante avec laquelle le caprice de la Comtesse est qu’on enfile la Marquise, qui va pour cet effet avoir la complaisance de se placer à genoux, cuisse deçà, cuisse delà, pardessus le visage de son amie, et le cul faisant face au Prélat. Tandis que la Comtesse explique bien ses intentions, elle attache solidement derriere la tête du complaisant Comte les cordons de sa nouvelle museliere ; il trouve enfin lui-même quelque chose de piquant à cette extravagante combinaison. C’est tout de bon un point de vue charmant que cette jolie mine de la petite Comtesse enchâssée dans les deux cuisses d’albâtre et couronnée du superbe cul de son amie ; la toison brune de celle-ci qui se confond avec le toupet doré de l’autre, forme le plus agréable contraste. Quand tout est disposé, le Prélat reprend son opération inférieure et réelle, et pousse chez la Marquise avec le menton, le redoutable