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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/769

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LE DIABLE AU CORPS.


NEUVIÈME PARTIE.


N’avez-vous pas quelquefois observé, cher lecteur, qu’une je ne sais quelle fatalité s’oppose à l’exécution des projets d’amusement formés de trop loin et digérés avec trop de soin ? — La sublime orgie qu’avait combinée l’imagination féconde de l’utile Madame Couplet, devait ne point avoir lieu : quel dommage !

Tout le monde était à peu près rassemblé ; les cuisiniers et les gens d’office… s’évertuaient. Un fer-à-cheval de quarante couverts était en place et décoré d’un sur-tout non moins ingénieux que riche. Des grouppes lascifs, modelés de main de maître, y étaient égarés çà et là, parmi les crystaux et les fleurs. Plus loin, une galerie de cent vingt pieds, sur une largeur proportionnée, brillait d’une profusion de girandoles et de lustres répétés dans les plus belles glaces. Au fond de cette espece de temple, une Vénus, chef-d’œuvre de l’art, semblait, de son piédestal, ordonner qu’on lui offrît le plus mémorable sacrifice. Tout au tour, des sieges, des lits de repos aussi variés dans leurs formes que dans les objets de leur commodité, devaient être autant d’autels sur les-