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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/771

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LE DIABLE AU CORPS.


certain signal pour tirer son premier coup d’archet, quand un message foudroyant, que recevait la déja triomphante ordonnatrice, éteignit subitement le flambeau de son génie et détruisit la joyeuse espérance des souscripteurs. Une lettre de la part d’un des principaux employés à la Police, était conçue dans ces termes :

« Très-chere Madame, un mémoire pressant et fort, que je ne puis m’empêcher de mettre, au bout de quelques heures, sous les yeux de mon supérieur, dénonce une lupercale, que vous devez, dit-on, présider ce soir même, et qui serait quelque chose d’extrêmement scandaleux. On cite le lieu du rendez-vous : on nomme la plupart des acteurs et actrices, du nombre desquelles serait une jeune Dame[1], dont un jaloux surveille, à l’insu d’elle, les moindres actions. C’est cet homme qui vous accuse et sollicite l’intervention de notre autorité. — Avertie à tems, vous pourrez faire disparaître tout apprêt par trop indicatif. On ne viendra, pour la visite, qu’à dix ou onze heures ; et, dans tous les cas, un peu de poudre d’or jettée aux yeux des visiteurs, les aveuglerait au point de ne rien voir de ce qui serait absolument de nature à vous compromettre. Le point essentiel est

  1. (On a soupçonné que cette Dame était Madame Curival,) et son accusateur, le mari.