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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/798

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LE DIABLE AU CORPS.

E tutto ? (dit-il pour lors, avec un rire sardonique, comme si lui-même n’était pas sûr d’avoir bien compté.) Cette saillie, le reste de contenance que fait encore son écumant boutejoie, lui valent un applaudissement bruyant et général. C’est un coup de foudre pour son tardif antagoniste, qui dans ce moment, il est vrai, touchait au corail du dixieme bijou ; mais, en vain la plus que serviable Sœur-grise venait-elle d’y pousser furtivement un assez gros étui d’ivoire, se flattant que la route ainsi frayée, le matelot pénétrerait sans difficulté. Tricherie en pure perte : le vermeil orifice ne cede point à l’indolent effort du boutejoie énervé ; une demi-roideur absolument factice, a cessé dès que les secours qui l’avaient fait naître ont été suspendus. Ô honte ! ô crime ! la plus desirable, la plus fraîche et la plus complaisante des dix pucelles est… ratée.

C’était sans doute déroger au divin costume et trop abuser de ses avantages, que de se moquer, comme fit alors l’heureux Priape, de la confusion de Sir John Kindlowe. Que ne puis-je, lecteurs, me dispenser de prendre ici les crayons noirs dont je déteste de me servir ! mais, historien et ponctuel dans mes récits, je dois vous dire un mot de la scene presque tragique qu’occasionna la peu circonspecte conduite du Comte Chiavaculi.

Sir John, le voyant rire, s’emporta. Ladi