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Page:Nichault - Anatole.djvu/13

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ANATOLE




I


— Eh bien, disait Richard, en brossant son habit de livrée, c’est donc après-demain que cette belle provinciale arrive ?

— Vraiment oui, répondit mademoiselle Julie, madame vient de m’ordonner d’aller visiter l’appartement qu’elle lui destine, pour savoir s’il n’y manque rien de ce qui peut être commode à sa belle-sœur ; je crois qu’on aurait bien pu se dispenser de faire meubler à neuf tout ce corps de logis ; madame de Saverny, accoutumée aux grands fauteuils de son vieux château, ne s’apercevra peut-être pas de tous les frais que madame a faits pour décorer son appartement à la dernière mode.

— C’est donc une vieille femme ?

— Point du tout, elle a tout au plus vingt-deux ans ; M. le comte est son aîné de plus de dix années, et madame la comtesse a bien au moins sept ou huit