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Page:Nichault - Anatole.djvu/223

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On ne tarda pas à parler de ce tableau qui faisait tant de bruit, et chacun s’étonna de n’en pouvoir connaître l’auteur.

— C’est, m’a-t-on assuré, dit la baronne de T…, l’ouvrage d’un amateur.

— Un amateur de cette force, reprit un autre, sera bientôt connu.

— Mais il y a quelqu’un ici, reprit un troisième, qui pourra nous tirer d’incertitude ; c’est le marquis d’Alvaro. Je lui ai entendu dire qu’il avait vu l’esquisse de ce tableau dans l’atelier d’un amateur de ses amis.

— Il faut absolument qu’il nous dise son nom, s’écria tout le monde.

Et plusieurs personnes s’empressèrent d’aller chercher le marquis d’Alvaro, qui faisait une partie d’échecs dans une pièce voisine. Si le cœur de Valentine avait battu dès les premiers mots qui s’étaient dits sur ce tableau, on peut s’imaginer l’agitation où elle se trouva pendant que l’on cherchait le marquis d’Alvaro, et le tremblement qui la saisit en le voyant paraître. D’abord, on lui adressa cent questions à la fois ; ce qui ne lui permit d’en distinguer aucune. Mais la princesse lui ayant expliqué ce qu’on désirait savoir de lui, il répondit que ce tableau, qui excitait si vivement la curiosité, était l’ouvrage du jeune duc de Linarès, dont le talent en peinture égalait celui des plus grands professeurs.

— Quoi ! s’écria la princesse, c’est le parent de