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Page:Nichault - Anatole.djvu/227

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turc, pour M. Jourdain : « Allez vite vous préparer pour la cérémonie, afin de voir ensuite votre fille, et de… »

— Ah ! vous êtes insupportable, interrompit la comtesse, en éclatant de rire ; on ne saurait parler raison un instant avec vous.

— C’est votre faute, vraiment, en cherchant à me mystifier avec votre langage muet, vous me rappelez tout naturellement la meilleure mystification que je connaisse en ce genre. Mais, puisque vous l’exigez, parlons sérieusement. Que pensez-vous du résultat de ce coup de théâtre qui a fait tant de sensation ce soir chez la princesse ?

— Mais je ne serais pas étonnée que, ce premier moment de surprise une fois passé, Valentine ne s’accoutumât petit à petit à l’idée d’aimer un homme de cette espèce : il est passionné ; elle est romanesque, et s’il lui est bien prouvé qu’aucune femme ne puisse être capable d’un pareil dévouement, vous verrez qu’elle en fera la folie.

— C’est ce qu’il faut empêcher au nom de l’humanité ; mais je m’en rapporte bien à M. de Nangis pour cela. Vraiment, je regrette qu’il n’ait pas retardé de deux jours son départ pour la campagne ; j’aurais voulu voir de quel air il eût appris cette étrange nouvelle !

— Ah ! je puis vous assurer que le nom du duc de Linarès aurait seul captivé son intérêt, et qu’il ne se serait point embarrassé du reste. Dans son opinion,