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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/109

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vous offenser par une semblable supposition ; mais vous êtes libre, Madame, et l’on peut, sans crime, prévoir qu’entourée des hommages de tant d’hommes distingués et empressés de vous plaire, il s’en trouvera un assez heureux pour vous dégoûter du veuvage.

— Je vous l’ai déjà dit, j’ai juré de ne jamais me remarier.

— C’est un tort, mais qui n’oblige pas à s’en donner un plus grand.

— Lequel ?

— Celui de vivre uniquement pour soi, de se refuser à faire le bonheur d’un être dévoué.

— Ah ! je comprends ; phrase à part, cela veut dire que la femme qui redoute la puissance d’un mari, peut essayer de l’obéissance d’un amant ! Est-ce aussi M. de Bois-Verdun qui vous affermit dans cette belle morale ?

— Oubliez, je vous en conjure, ce qu’il m’a dit et ce que vous interprétez si mal, que je suis au désespoir de vous en avoir parlé, Madame ; mais toutes mes actions, mes pensées aboutissant à vous, je croirais vous tromper en vous cachant ce que j’imagine pour alimenter mon espoir. Oui, mon espoir ; vous avez beau sourire d’un air moqueur, je ne vous suppose pas assez méchante pour