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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/108

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pelait le sang-froid d’Adalbert, et partant certain de voir ses soins bien accueillis, Sosthène les redoubla. Dans son besoin de tout dire à celle qu’il aimait, il alla jusqu’à lui raconter comment, doutant des raisons qui l’autorisaient à espérer, il avait eu recours à l’esprit pénétrant de son ami pour savoir si son adoration n’était pas importune.

— Ah ! c’est à M. de Bois-Verdun que vous vous adressez pour savoir si l’on vous trouve aimable, dit en riant Clotilde.

— Que voulez-vous, quand on a tant de motifs pour douter de soi, quand on a la tête perdue, il faut avoir recours au jugement des sages.

— Et c’est le sage comte de Bois-Verdun qui vous a conseillé de persister dans votre folie ?

— Me laisser croire qu’elle ne vous déplaisait pas… c’était m’y encourager.

— Et c’est tranquillement qu’il vous donnait cet avis ? qu’il vous portait à toutes les extravagances de la passion ; certain que je la trouverais irrésistible ?… C’est me juger un peu légèrement, vous en conviendrez ; et je ne pense pas avoir donné à personne le droit de me supposer si facile à entraîner.

— Aussi n’a-t-il pas eu un moment l’idée de