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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/220

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diction du lord et sur le génie qui l’avait inspiré dans le choix de ce rôle.

La gaieté des convives ayant gagné les spectateurs, on fit des libations générales en l’honneur de l’Apollon britannique. À mesure que les esclaves apportaient les plats, l’architriclin[1] les plaçait avec symétrie sur la table, réservant toutefois une grande place au milieu, que devait occuper le sanglier classique. En effet, on vit bientôt arriver quatre esclaves, porteurs d’une grande civière, sur laquelle reposait majestueusement un sanglier, rappelant celui d’Érymanthe, couronné de lauriers, et ayant suspendus à ses longues défenses deux petits paniers remplis de dattes.

— Vous offrirai-je de ce sanglier à la troyenne ? dit Salluste ; il tire son nom de sa ressemblance avec le cheval de Troye, et vous allez voir s’il en est digne.

Alors, l’esclave tranchant commença à découper en cadence l’énorme sanglier ; il tira d’abord de ses entrailles un chevreuil ; dans celui-ci était un lièvre qui renfermait un faisan, et ainsi de suite jusqu’à un rossignol. Cet oiseau, mis sur un plat

  1. Celui qui remplissait à Rome les fonctions de maître-d’hôtel.