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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/283

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tolérer. On vous crée une passion pour m’obliger à sévir contre. On vous invente un tort pour me donner un ridicule ; mais que voulez-vous ; je suis sans bouclier contre toutes ces sortes d’attaques, le soin de ma réputation… le…

— Et qui plus que moi la respecte, interrompit Édouard, qui mieux que moi saurait la défendre ? Quel insensé oserait la flétrir devant moi ?… Quelle faute, quel oubli de ma part les autorise à parler de mon crime ?… Pourquoi vous l’apprendre ?

— Non, ce n’est pas vrai !

— Plût au ciel, dit Édouard avec l’accent de la désolation.

— Ce n’est pas vrai, vous dis-je, répéta Clotilde avec violence.

— Cela passe toute idée, reprit Édouard avec ironie. Quelle audace, n’est-ce pas ? Un malheureux, sans nom, sans fortune, sans famille, oser vous adorer… Cela méritait un exemple. Eh bien ! frappez, s’écria Édouard en tombant aux pieds de Clotilde, arrachez-le de mon cœur cet amour qui vous humilie, mettez-la à mort cette puissance qui vous soumet ma vie. Moi je n’en ai pas la force, je n’en veux pas avoir contre un mal dont je meurs avec délices…

— Taisez-vous ! ne m’enlevez pas la consolation