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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/319

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chez leur maîtresse. Il parvient, malgré eux, jusqu’au salon qui précède la chambre de Clotilde ; il leur crie :

— Il faut que je la voie ; il faut la secourir… Elle se meurt !…

Le désordre où il est… les imprécations… les menaces… les efforts qu’il fait pour se dégager des bras vigoureux qui l’arrêtent, font craindre pour sa raison ; il est au moment de faire céder la porte à ses coups redoublés, lorsqu’elle s’ouvre et qu’une femme de chambre s’écrie :

— Appelez Ricardo, qu’il se rende tout de suite chez le pharmacien de la Chiaja, qu’il l’amène ici ; Madame est sans connaissance…

Adalbert se précipite dans sa chambre, voit Clotilde étendue sur son canapé, la pâleur de la mort couvre son visage ; son peignoir dénoué laisse voir sa poitrine dont la respiration semble arrêtée ; ses mains sont froides, ses yeux entr’ouverts sont sans regard… en vain Adalbert l’appelle ; elle ne l’entend point.

— Qui êtes-vous ? que venez-vous faire ici ? demande avec effroi la pauvre Joséphine, en voyant sa maîtresse mourante dans les bras d’un homme qu’elle ne connaît pas et dont le désespoir lui fait peur et pitié ; que voulez-vous ? dit-elle.