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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/320

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— La sauver ! s’écrie-t-il en s’enfuyant pour courir après le docteur Corona.

Heureusement, le concierge l’a trouvé chez lui, et Adalbert le rencontre sur l’escalier ; il l’entraîne aussitôt vers la malade, parle de poison, de crime, et, dans son impatience de se faire comprendre, dit tant de mots incohérents, que le docteur, ne pouvant agir d’après une explication si confuse, interroge la femme de chambre. Celle-ci lui apprend que peu de temps après avoir pris la tasse de chocolat qui compose ordinairement son déjeuner, la comtesse s’est plaint d’un grand malaise qui a résisté à l’eau de fleur d’orange, aux frictions d’éther faites sur le front, sur l’estomac, et s’est augmenté au point de lui ôter tout sentiment.

Le docteur ordonne avant tout qu’on s’informe si la tasse n’a pas encore été lavée et qu’on la lui apporte ; pendant ce temps, il consulte les pulsations presque éteintes de la malade ; puis il écrit à la hâte une ordonnance qu’un domestique porte, au grand galop de son cheval, chez le pharmacien le plus voisin.

Pendant ce temps, Adalbert, le regard fixé sur les yeux du docteur, cherche à y lire ce que l’état de Clotilde lui laisse d’espérance ; il l’accable de questions, le conjure de la sauver… de le sauver