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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/324

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sur qui tombent ses soupçons, et, comme il le voit l’écouter avec calme il n’attend pas sa réponse pour lui confier tous les sentiments qui débordent de son cœur.

— Le croiras-tu ? disait-il d’une voix étouffée, je ne sais plus si elle était coupable, si elle s’abaissait à un amour indigne, s’il fallait la détester, la fuir… Je sens qu’il me faut l’aimer, la voir pour exister ; je sens que ma plus vive souffrance, à cette heure, est de ne pouvoir donner ma vie pour sauver la sienne. Mais, grâce au ciel, cette horrible torture ne peut se prolonger sans me tuer ou me rendre fou. Déjà je crois entendre des cris… des sanglots… Ah ! mon ami, elle expire… mais non… je me trompe… c’est le docteur qui appelle… Puis, se jetant dans les bras de son ami, cher Adalbert, toi dont j’envie le calme, la raison, viens… écoute les bruits qui parviennent à travers cette porte… Sont-ce des exclamations de joie ou de désespoir. Hélas !… je ne le distingue pas… ma vue se trouble… mon cœur s’arrête… je meurs…

Et le malheureux tombe évanoui aux pieds de cette porte qui s’ouvre au même instant.

Il faudrait la plume de Lamartine, de Victor Hugo ou de Balzac, pour peindre l’effet de l’appa-