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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/325

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rition du docteur Corona en cette circonstance, et ce qui se passa dans l’âme des patients soumis au martyre de l’attente, pendant la demi-minute qu’une émotion facile à concevoir empêcha le docteur de proférer ce mot : — Espérez !

Ce mot, qui fait palpiter tous les cœurs, ranime Sosthène ; son père le lui répète vingt fois, comme le plus puissant agent contre le mal qui l’accable.

Ce mot à peine entendu, Adalbert se précipite vers la porte de la chambre de Clotilde. Le corps de Sosthène, qui n’a pas encore repris ses forces, et qui est étendu là, devant cette porte, le docteur qui s’apprête à la refermer, rien ne lui fait obstacle, il franchit, il repousse tout ce qui s’oppose à son passage, et c’est, soutenue par ses bras, la tête appuyée sur ce cœur dont les battements retentissent sur le sien, que Clotilde s’éveille du sommeil de mort où le poison l’avait ensevelie.

Déjà ses yeux sont rouverts, que sa pensée est encore assoupie, elle se sent heureuse sans savoir d’où lui vient son bonheur ; ses regards se portent avec curiosité sur les amis qui l’entourent et que la témérité d’Adalbert a autorisés à le suivre. On dirait qu’elle cherche, parmi eux, l’explication du bien-être qu’elle éprouve. Mais, de tous ces visages encore humides de larmes, nul ne la trouble,