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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/36

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nous en voulions avoir ? son titre et son nom ? que nous importe le reste. Sont-ce ces airs de gentilhomme et les politesses insolentes de ses parents qu’il nous faut regretter ? Ah ! mon Dieu, il nous rend peut-être un grand service, en allant mourir de faim avec ses pareils, plutôt que de dépenser ici notre argent en nous humiliant pour amuser ses amis. Je prends très-philosophiquement mon parti de son absence, et Clotilde finira par s’en arranger très-bien. L’essentiel est d’éviter l’éclat, et de réduire ces torrents de larmes à la juste proportion de celles qu’exigent un adieu ordinaire. Clotilde va s’établir pendant quelques jours malade, nous ne recevrons personne, cela nous donnera du temps, et nous verrons ensuite ce qui conviendra le mieux à la situation.

Hélas ! il ne fallait pas inventer de motifs pour se soustraire aux visites. Madame Thomassin, affligée depuis une année d’une maladie de foie, succomba en trois semaines à une irritation dont tous les secours de la vieille et nouvelle médecine ne purent triompher.

Frappée d’un si grand malheur, Clotilde oublia le sien, et laissa son père disposer d’elle à son gré, sans même lui témoigner le moindre dégoût, la plus petite préférence pour les différents projets