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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/74

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soirs à Saint-Charles, et voilà quinze jours qu’elle n’y est venue. Tâches de savoir par ta princesse ce qui retient son amie prisonnière ?

— Moi, lui parler d’une autre que d’elle ? ah ! ce serait une faute impardonnable, et qui me ferait chasser avant d’avoir été admis. Je me garderai bien d’entraver ton bonheur ; mais, vrai, je n’y saurais contribuer. Dirige-toi par tes propres inspirations, et tiens-moi au courant de tes progrès, j’y prendrai un intérêt extrême, tu peux en être certain.

— Si elle continue à se séquestrer ainsi, je n’aurai pas beaucoup de choses à te raconter.

— Sois tranquille, elle est trop jolie pour se cacher longtemps.

Et le soir même, la prédiction d’Adalbert s’accomplit. Soit que l’absence de la comtesse des Bruyères eût attristé la haute société de Naples, soit qu’elle y reparût plus belle que jamais, son retour y produisit un grand effet.

— Enfin, elle nous est rendue, dit lord Warington à M. de Bois-Verdun, allant à lui.

— Qui cela ? demanda le comte.

— Notre adorable Française, la comtesse des Bruyères. Ah ! pour cette fois je lui crois des projets de séduction ; car nous ne l’avons jamais vue si