Aller au contenu

Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Adalbert avait peine à cacher le plaisir que lui causait le désappointement de son ami.

— Dieu me pardonne, dit Sosthène, j’ai pour rival mon père !

— Oh ! la bonne découverte ! reprit Adalbert, respecte, je t’en supplie, ce nouveau Mithridate ; il ne se tuerait pas pour te laisser le champ libre, et tu te ferais simplement déshériter.

— Tu ris de ma situation ; mais elle n’est pas amusante pour moi ; mon père est encore fort aimable, il a tout ce qui peut flatter la vanité d’une femme ; et je ne serais pas surpris qu’on le préférât à un jeune homme tout bêtement amoureux.

— Celle qui fera un pareil choix ne sera pas à regretter.

— Cela est bien facile à dire ; mais à tort ou à raison, on pleure toujours ce que l’on aime.

En cet instant, on vint avertir l’ambassadeur et la comtesse que leurs carrosses étaient avancés. Le duc, se retournant vers son fils et M. de Bois-Verdun, leur dit :

— Vous n’êtes point obligés de me suivre, Messieurs, restez, le bal va succéder au concert ; il sera charmant, car il y a beaucoup de monde.

— Il n’y a plus personne pour moi, dit Sosthène