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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/106

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tout ce que les fêtes de cette noce promettent à votre observation.

— Il est vrai que je connais une certaine cousine Ribet qui sera fort divertissante à voir à côté de madame la duchesse de Lisieux.

Albéric s’efforça de rire en prononçant ce nom proscrit ; mais un sentiment pénible se lisait encore dans ses yeux à travers son sourire moqueur, lorsqu’on annonça M. Ribet ; le colonel se leva au même instant et sortit, pour ne point gêner l’entretien qui allait décider du sort de la charmante Aspasie.



XII


Tout se passa ainsi que l’avait prévu Albéric, et le financier Ribet lui remit ses pouvoirs pour conclure cette noble alliance ; se réservant de la faire approuver par sa femme et subir par sa fille, dans la supposition où mademoiselle Aspasie aurait formé à leur insu quelque autre projet. Mais ce malheur n’était pas à craindre dans ce temps où l’ambition pénètre jusque dans les cœurs les plus innocents. À force d’entendre répéter à ses jeunes compagnes qu’un mariage ne pouvait être heureux qu’autant que la corbeille de la mariée était remplie d’habits de cour, mademoiselle Aspasie avait borné ses idées de bonheur à la condi-