Aller au contenu

Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la baronne du Renel. À peine les eut-il nommées, qu’Isidore s’écria :

— Le bizarre assemblage !

— En vérité, ma chère, dit madame de Méran, à votre place, je refuserais de me commettre avec cette femme.

— Mais, n’est-elle pas la proche parente de la mariée ? reprit Mathilde.

— Sans doute, répondit la marquise d’Erneville qui les écoutait, mais on n’est pas obligé d’épouser la famille, c’est déjà bien assez…

— Ah ! je serais fâchée de la désobliger le moins du monde, interrompit Mathilde ; et quand il s’agit d’une œuvre de charité, je crois qu’il faut n’en manquer pour personne.

En disant ces mots, madame de Lisieux prit les deux bourses, et alla en présenter une à madame du Renel. Fort heureusement pour cette dernière, la solennité du lieu ne lui permit pas de répondre à cette politesse autrement que par un salut ; sans cela, elle n’eût pas manquée de légitimer les dédains de la marquise par quelques phrases bien ridicules.

Les écritures terminées, on se rendit à la chapelle du chœur, où des fauteuils dorés, des coussins de damas, des cierges échelonnés de pièces d’or étaient disposés pour la cérémonie. Les grands parents placés, les autres se partagèrent les siéges qui restaient, et dans ce partage la famille de M. Ribet n’obtint qu’une