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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/241

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officier français qui l’a laissée en route, et elle parcourt maintenant l’Italie avec un autre.

— Êtes-vous certaine qu’elle soit à Florence ? dit Mathilde en tremblant d’espoir.

— Je n’en puis douter, c’est ma sœur qui me l’écrit, et elle la connaît fort bien. C’est à elle que madame de Cérolle s’est adressée le printemps dernier pour savoir s’il était facile de passer en Grèce sur un bâtiment du commerce ; mais avant que ma sœur ait eu le temps de lui répondre, nous avons appris que madame de Cérolle était partie pour Rome, et nous en avons conclu qu’elle avait changé de projet, ou d’amant. Il paraît que nous ne nous sommes point trompées, puisque la voilà de nouveau établie à Florence.

Cette conversation, dont madame de Varignan ne soupçonnait pas l’intérêt pour Mathilde, devint la première cause de l’intimité qui s’établit entre elles deux. Le bien qu’on fait sans le savoir est souvent celui qui inspire le plus de reconnaissance. À dater de ce jour, madame de Varignan reçut des preuves réitérées de l’affection de Mathilde pour elle et sa famille. M. de Varignan, quoique d’un caractère un peu froid, n’eut pas moins de part à sa bienveillance. C’était pour hâter la guérison d’un de leurs enfants qu’ils étaient à Aix ; ils devaient retourner, après la saison des eaux, dans une habitation charmante qu’ils avaient sur les bords du lac Léman, et ils firent promettre à madame