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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/242

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de Lisieux d’y venir passer quelque temps avec eux. Elle y consentit d’autant plus volontiers, qu’il y avait, disaient-ils, un joli petit château à vendre très-près du leur ; et Mathilde, en l’achetant, se flattait d’y pouvoir bientôt réaliser son projet de retraite.

Mathilde s’était tout à coup ranimée, elle avait repris ses crayons, et elle paraissait s’amuser du talent qui lui permettait de retracer les sites enchanteurs qui l’environnaient ; elle écoutait avec une attention qui ne lui était plus habituelle les descriptions qu’on lui faisait des endroits les plus pittoresques de la Suisse, et parlait d’y faire incessamment un voyage. Le maréchal s’aperçut le premier de cette espèce de résurrection ; mais il attribua au charme d’une douce intimité, au bon air des montagnes et au temps, qui triomphe de tout, un changement produit par la seule pensée d’avoir un tort de moins à reprocher à M. de Varèze.

Au bout de six semaines, le service du maréchal le rappela à Paris, et ce ne fut pas sans un vif regret qu’il se sépara de Mathilde. Il avait espéré la ramener à madame d’Ostange ; mais M. et madame de Varignan ayant proposé de l’accompagner dans les petits cantons, et de la diriger dans les courses de montagnes dont la jeune Thérésia se réjouissait tant d’avance, il fut impossible de la faire renoncer à ce voyage.

Le même jour où le maréchal se mit en route pour retourner à Paris, Mathilde suivit madame de Vari-