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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/263

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Et Mathilde, ne pouvant proférer une parole, lui donna les deux lettres dont la lecture venait de la plonger dans une douleur impossible à décrire.

L’une de ces lettres était du colonel Andermont, et contenait l’autre.

« Lisez, madame, et s’il se peut rendez-moi l’ami que je frémis de perdre. Je pars à l’instant dans l’espoir de le sauver ou de l’embrasser une dernière fois ; mais un mot de vous, voilà ce qui peut seul le rendre à la vie. Ah ! je vous le demande, au nom de tout ce que je souffre pour vous et pour lui !

» MAURICE ANDERMONT. »

Cette lettre, adressée d’abord à Genève, avait couru toutes les villes de la Suisse où s’était arrêtée madame de Lisieux, et l’attendait depuis huit jours à Lausanne. On se peindra facilement ce qu’elle dut éprouver d’un retard qui pouvait être si funeste, en lisant la lettre qui suit :

ALBÉRIC À MAURICE
Du lazaret de Marseille, ce…

« Pauvre ami ! si j’en crois l’air sinistre de ceux qui m’entourent, nous ne nous reverrons plus, et tu vas me pleurer sans avoir eu la consolation de recevoir