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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/96

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— Pourquoi vous donner tant de peine pour ne tromper ni vous ni moi ; vous me faites, depuis une heure, des questions sans nombre dont vous n’écoutez pas les réponses. Ne vaudrait-il pas mieux me déclarer franchement que, pour captiver votre attention, il faut que je vous parle de madame de Lisieux ?

— Quelle folie ! répondit Albéric avec embarras.

— Eh bien, vous auriez dû deviner à mon silence, continua-t-elle, que je n’avais rien de bon à dire.

— Tant mieux, j’ai besoin d’avoir mille raisons de la détester.

— Une seule vous serait d’un plus grand secours ; mais vous n’êtes pas encore en état de profiter d’aucun avis sur elle.

— Si, je l’affirme ; vous exagérez la maladie, elle ne lui a pas laissé le temps de faire assez de progrès ; il n’a fallu qu’un mot pour me guérir.

— Il lui en faudrait encore moins pour achever de vous tourner la tête, reprit madame de Voldec ; mais, fort heureusement pour vous, elle pense à autre chose.

— Et à quoi, s’il vous plaît ?

— Que vous importe, puisque vous n’y prenez plus aucun intérêt ?

— On est toujours curieux de savoir à qui l’on vous immole.

— Il est certain qu’une victime telle que vous fait