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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/100

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cobaye, a donné à celui-ci un typhus expérimental net. Aucune discussion n’était plus possible. L’existence, que nous avions annoncée, de la forme inapparente du typhus chez l’homme, s’est trouvée ainsi démontrée.

Ces quelques exemples, dans un chapitre de pathologie à peine ébauché, permettent de se rendre compte du rôle que jouent les infections inapparentes pour la conservation des virus des maladies infectieuses dans la nature et de leur importance pour expliquer la genèse des épidémies.

Suivant la gravité qu’elle présente à sa première atteinte, la maladie infectieuse confère au sujet qu’elle a frappé une immunité plus ou moins solide, plus ou moins durable. Avec le temps, cette résistance, si solide qu’elle soit, tend à s’affaiblir. Pour les maladies contractées une première fois dans l’enfance, l’immunité, si elle persiste chez l’adulte, est dans bien des cas diminuée. Une épidémie, survenant dans une agglomération humaine, rencontre donc devant elle des sujets extrêmement différents au point de vue de leur sensibilité : des sujets neufs et des sujets anciennement atteints dont l’immunité se trouve perdue, des sujets qui ont conservé intacte la