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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/99

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si elle était observée par un médecin dans sa clientèle, ne serait pas reconnue comme rougeole. Elle présenterait cependant tout autant de danger pour la contagion que la rougeole la mieux caractérisée au point de vue clinique. Or, ce que nous réalisons expérimentalement se rencontre sans nul doute dans la nature.

Nous n’avons pu, jusqu’à présent, provoquer la rougeole sous forme inapparente ; nous pensons que cette lacune sera comblée un jour. Par contre les formes inapparentes de récidive chez l’homme de la dengue (G. Blanc), de la poliomyélite (Kling), du typhus (Ramsine) sont connues. Pour nous limiter, ne parlons que du typhus inapparent.

Observant un petit foyer de typhus en Serbie, Ramsine eut l’idée de rechercher la réaction de Weil-Félix dans le sang de sujets qui n’étaient pas malades. Cette réaction, sans être absolument spécifique, donne de telles probabilités que c’est à elle qu’on demande journellement la confirmation du diagnostic. Elle est, à cette maladie, ce que la réaction de Wassermann, aujourd’hui universellement employée, est à la syphilis. Ramsine trouva, parmi les sujets sains, un certain nombre d’individus qui représentaient une réaction de Weil-Félix positive. Le sang de l’un d’eux, inoculé au