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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/108

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à exprimer. Ce n’est pas elle, ce sont les termes d’un langage trop scientifique que nous voudrions proscrire. Ceux-là sont indigestes, pédants et, quelle que soit leur prétention, ils n’expriment tout au plus qu’un symptôme particulier, une lésion, une notion causale, une conception provisoire. Quant à l’emploi des noms des inventeurs pour la désignation des maladies, outre qu’il consacre trop souvent des mérites discutables, il est si antipathique aux français qu’on dirait à lire nos traités que, seuls, les étrangers ont réalisé des progrès en pathologie.

Et puis les vieux termes ont cet avantage de nous rappeler les étapes de nos connaissances. De même que le mot bureau a signifié d’abord une étoffe (bure), puis le meuble qu’elle recouvre, la pièce où se trouve ce meuble, la maison, jusqu’à un ministère, un terme, comme celui de vaccination, nous rappelle que le premier vaccin fut la vaccine et que celle-ci est récoltée sur la vache.

Mais si nous chérissons ces vieux mots, c’est qu’aujourd’hui l’usage leur a fait perdre leurs premiers sens et que nos connaissances sur les maladies sont assez avancées que, même lorsqu’il nous apparaît qu’ils couvrent une erreur, ces mots ne nous troublent nullement.