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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/109

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Leur emploi par les anciens nous trouble bien davantage. Il nous trouble à ce point que, sauf de très rares exceptions (la lèpre, la rage), nous ne saurions guère reconnaître sûrement ce que ces vieilles locutions désignent. Il nous faut, pour trouver des indications un peu précises, et sur certaines maladies seulement, arriver à la Renaissance.

Aux archives écrites peuvent se joindre, pour notre enseignement, quelques documents figurés : illustrations rarissimes des textes avant la découverte de l’imprimerie, représentations gravées sur la pierre ou sculptées, lésions encore appréciables sur des momies ou des ossements. Mais ces derniers documents eux-mêmes sont, en général, d’une appréciation délicate et ne prêtent guère qu’à des controverses.

C’est donc aux documents écrits presque uniquement que nous pouvons nous adresser. Ils nous montrent, avec certitude, la haute ancienneté de certaines maladies. Les plus lointaines archives témoignent que, dès qu’il sut fixer sa pensée par des signes, l’homme souffrait de la lèpre, de la rage, du typhus, du paludisme, du trachome, de la blennorrhagie, de certaines teignes, de certaines maladies vermineuses (dont la bilharziose) et de complications infectieuses des plaies.