Aller au contenu

Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

particulier que nous n’avons pu, jusqu’à présent, faire transmettre ces virus par d’autres invertébrés. Dans le cas du pou et du typhus, de la puce et de la peste, l’expérience, quoique non réalisée, ne paraît pas au-dessus des possibilités ; car il n’y a, dans les deux cas, que culture de l’agent pathogène dans le tube digestif de l’articulé.

Avec le paludisme et l’anophèle, les choses vont tout autrement, puisque l’hématozoaire effectue un cycle évolutif chez le moustique. Il ne semble point que, dans ces cas, on puisse espérer de réaliser l’adaptation de l’hématozoaire à un autre insecte. Il a fallu, pour l’adaptation naturelle, un ensemble de circonstances favorables que nous ne pouvons espérer de rencontrer entre nos mains.

Cependant, l’étude des spirochètes a permis de réussir des adaptations sans doute moins compliquées, mais en somme du même ordre. Les fièvres récurrentes humaines que causent les spirochètes sont transmises dans la nature soit par les poux (c’est le cas de la fièvre récurrente mondiale), soit par certaines tiques, les ornithodores. Ces tiques se rencontrent dans le sol, en général dans les terriers de petits rongeurs, et c’est sur ces petits rongeurs que les ornithodores à la fois vivent et prennent les spirochètes qu’ils inoculent à l’homme.