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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/131

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formation d’un microbe saprophyte en un microbe pathogène. Si l’on ne connaissait pas l’origine du microbe inoffensif auquel on restitue aussi la virulence, la création de celle-ci, donc la création d’une maladie infectieuse pourrait être considérée comme un fait prouvé.

Nous ne connaissons pas, par contre, d’expériences dans lesquelles un microbe, véritablement saprophyte, ait été élevé au rang de microbe pathogène. Fait qui semble d’abord curieux, de telles expériences n’ont été guère tentées. Ce n’est pas que les microbiologistes se soient désintéressés de la question. C’est qu’à la suite des expériences de Pasteur, ils l’ont considérée comme résolue. Elle l’est, pratiquement du moins ; car il est impossible de faire mieux. À quels caractères, en effet, reconnaître sûrement un microbe saprophyte ? Le passé d’un microbe ne nous apparaît nullement. Savons-nous si tel microbe, dont nous ferions choix pour pratiquer l’expérience et que nous considérions comme inoffensif parce qu’il ne produit aucune infection chez nos animaux de laboratoire, n’a pas été autrefois virulent, si même il ne l’est pas actuellement pour une espèce animale inconnue. Et, si nous découvrions un microbe vraiment saprophyte et que nous ne puissions recommencer